A propos des photographies

Ces polaroïds sont sur le thème – plis ombres et reflets – et plus généralement sur la nature.
J’ai choisi comme unique règle d’assembler mes photos par cinq. Trois c’est trop connoté religieusement, quatre c’est trop binaire, cinq c’est donc le début d’une multitude.
Il ne s’agit pas de raconter une histoire avec une narration classique, un déroulement qui veut dire ou affirmer quelque chose mais plutôt tendre vers la poésie sans jamais (ouf !) l’atteindre.
Dans notre époque marquée par la technologie, la mise en oeuvre de moyens toujours plus importants qui cachent souvent une pauvreté de formes et d’idée, j’oppose avec des moyens simplifiés (juste un polaroïd ordinaire, la lumière du jour, pas de recadrages, trucages, etc) des images de la nature dans ce qu’elle a de plus commun, donc de plus universel.
J’ai surtout des influences littéraires : je pense à Héraclite, Nietzsche ou René Char, tous ces penseurs et poètes qui se refusant à morceler la prodigieuse question ont établi que l’harmonie est la mise en tension de forces antagonistes apparemment contradictoires. Exemple : le jour et la nuit, la guerre et la paix, le bien et le mal.