Note d’intention sur les peintures

Sur le silence qui s’en dégage.
Une sensation de vide, ou plutôt d’espace.
L’immobilité de l’espace, un temps comme suspendu.
Une atmosphère, une présence, une sensation de calme, d’apaisement.
« Quand partons nous vers le bonheur ? » comme dit si bien  Baudelaire.
Les choses sont à leur place, rien ne dérange le regard. L’air, la température, l’humidité sont presque palpables.
Et puis non, ce n’est pas si simple.
Cette peinture peut être douce, tendre parmi les grand lavis bleu, mais elle est à la fois implacable.
Implacable dans la radicalité de ses compositions, dans l’agencement de sa teinte, dans la rigueur du dessin. Il n’y a pas d’endroit où se cacher dans les peinture de Rodolphe Coré, pas de refuge.
Cette absence rend ces peintures fragiles, presque ténues. Cela tient à  peu de chose.
Peu de matière (une peinture insubstantielle, très diluée) et pas de sens caché, de symbolisme…
Pas  d’histoire.
Et pourtant, une force aussi, la force de cette fragilité même.
« La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil » René Char.
Qu’est ce qu’une peinture de paysage aujourd’hui?
Comment dire la présence éphémère d’un nuage ou la solide présence d’une montagne?
Les questions sont les même qu’hier, il s’agit de s’étonner encore, jouer a faire vivre les couleurs ensemble.
Le temps est un enfant qui joue, il s’agit de jouer avec lui.